"Au nom des mers", du Capitaine Paul Watson


Un récit de voyages, au style un peu particuliers...
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"AU NOM DES MERS" du Capitaine Paul Watson, est paru aux éditions Le Pré aux Clercs (tirage épuisé, il ne se trouve que d'occasion, mais je le fais circuler volontiers).
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Le sous-titre du livre est "Confessions d'un eco-guerrier". Ca donne le style et l'ambiance :-))
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Paul Watson est en effet l'un des membres fondateurs de Greenpeace, organisation qu'il a quittée dès la fin des années 70, pour fonder la "Sea Sheperd Conservation Society", une organisation pratiquant l'action directe reniée peu à peu par Greenpeace.
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Depuis plus de 25 ans, les navires Sea Sheperd (1 et 2, puis d'autres) sillonnent les océans, avec à leurs commandes Paul Watson et son équipage, à la recherche des baleiniers pirates et des pêcheurs qui ne respectent pas la législation sur la pêche aux cétacés.
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Les fraudeurs sont en effet nombreux et dévastent la faune aquatique sans pitié, avec des méthodes sanguinaires.
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- Certains navires baleiniers pêchent par exemple toute l'année et s'attaquent à des espèces en voie de disparition, en dehors des quotas - déjà très élevés - autorisés par les Commissions Internationales.
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- D'autres prétendent pratiquer une chasse "indigène", au nom de rites ancestraux, alors qu'il ne s'agit en réalité que d'alimenter en viande de baleine à bas prix des élevages industriels de porcs ou de visons.
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- D'autres pratiquent la chasse à la baleine sous le prétexte de recherches scientifiques (par exemple pour étudier les raisons de leur disparition !!...), alors qu'il ne s'agit que d'un simple moyen de dépasser les quotas autorisés par la loi.
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- Ailleurs, des pêcheurs massacrent sauvagement les dauphins qu'ils rendent responsables de la diminution des bancs de poissons (alors que les fautifs sont évidemment la pêche intensive et la pollution).
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- Ailleurs encore, des gens se livrent chaque année à des tueries sur des globicéphales (qu'ils attirent sur la plage et frappent à coup de barres de fer), pour le simple plaisir (la viande n'est même pas consommée), au nom de soi-disant traditions ancestrales (un rite "viking") dépourvues de sens.
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Etc etc...
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Face à cela, Paul Watson n'y va pas par quatre chemin ! Il traque les baleiniers en infraction et... les coule.
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La traque est souvent longue car les baleiniers opèrent dans la plus grande discrètion. Mais lorsqu'il réussit à en surprendre un, le Sea Shepherd ne fait pas de quartiers.
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En une quinzaine d'années Paul Watson et son équipe ont envoyé par le fond près d'une dizaine de baleiniers et détruit l'appareillage de pêche de nombreux thoniers illégaux.
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A leur actif également, la destruction d'abattoirs illégaux de viande de baleine (abattoirs autorisés par les gouvernements locaux, au mépris des lois internationales) ou l'abordage de thoniers utilisant des filets dérivants.
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Ils se sont également interposés contre les massacres de dauphins dans divers endroits du monde.
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Les confrontations sont souvent très physiques (poursuite par les gardes-côtes, batailles au canon à eau (et au canon projetant de la crême patissière !), interpellations musclées, séjours en prison, etc).
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Le livre raconte tout cela, parmi d'autres choses. Paul Watson possède un talent de narrateur et une "grande gueule" qui donne beaucoup de sel à la lecture :-)
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Il ne rate pas une occasion de montrer la corruption des gouvernements (le Canada en particulier) qui prennent fait et cause pour les baleiniers.
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Il est encore plus sévère vis-à-vis de Greenpeace et de ses dirigeants, dont il brosse un tableau accablant : vivant confortablement aux dépens de l'organisation, gaspillant la bonne volonté des militants dans des actions dérisoires, dont le seul but est de préserver l'image "politiquement correcte" de l'organisation.
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L'écologisme de salon de Greenpeace s'avère même encore plus retors par ses effets indirects :
l'obtention d'un moratoire (contre une pratique de pêche ou contre des industriels) a le double effet de démobiliser l'opinion publique tout en permettant aux industriels visés de contourner la loi par les amendements négociés en coulisse...
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Exemple parmi bien d'autres : l'autorisation de la pêche à la baleine sous des motifs scientifiques totalement bidons et absurdes).
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A vrai dire, c'est encore pire que cela et plus simple à la fois : les gouvernements votent des lois qu'ils n'ont absolument pas l'intention de faire respecter...
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Tous les accords internationaux sur la protection de l'environnement ne sont qu'une façade, comme on l'a vu aux sommets de Rio et de Copenhague...
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C'est aux citoyens de faire respecter les lois, par leurs propres moyens, en ayant contre eux la police et les gouvernements.
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"Au nom des mers" est un témoignage vigoureux et émouvant (descriptions de l'océan et des rencontres magiques ou tragiques avec les grands cétacés) par un pratiquant de l'action directe, un combattant convaincu de la cause écologique, dont la détermination et les arguments donnent à réfléchir.
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Voici l'adresse du site : http://www.seashepherd.org/
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